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VIDÉOS - Ce qu'il faut retenir du discours d'Emmanuel Macron sur l'avenir de la Corse

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Emmanuel Macron a prononcé ce mercredi un discours attendu sur l'avenir de la Corse à Bastia. Il s'est dit opposé à la création d'un statut de résident et à la reconnaissance d'une co-officialité de la langue corse. Mais il est favorable au fait de mentionner la Corse dans la Constitution.

Emmanuel Macron à Bastia, le 7 février 2018.
Emmanuel Macron à Bastia, le 7 février 2018. © AFP - Ludovic Marin

Après avoir rendu hommage au préfet Érignac, assassiné il y a vingt ans à Ajaccio, le président de la République a dévoilé ce mercredi sa stratégie pour l'avenir de la Corse, attendue avec impatience par les dirigeants nationalistes de l'île, qui réclamaient des pouvoirs accrus. Il a prononcé un discours en milieu d'après-midi devant plusieurs centaines de personnes rassemblées dans un centre culturel à Bastia. 

Non à la co-officialité et au statut de résident

Emmanuel Macron, après un préambule dans lequel il a rappelé "que la Corse est au cœur de la République, et qu'elle doit y construire son avenir", a expliqué qu'un diagnostic de l'économie de l'île avait été demandé à Bercy. Il s'agit notamment de donner une suite au plan d'investissements de deux milliards d'euros lancé en 2002 par le Premier ministre Lionel Jospin pour faire rattraper à l'île son retard en infrastructures. Ce programme (400 millions d'euros) sera prolongé jusqu'en 2020, a confirmé le chef de l'État.

Accompagnement des seniors, couverture 4G, rénovation de l'hôpital de Bastia, renforts de policiers et de gendarmes, il a ensuite tracé les grandes lignes des priorités en matière de vie quotidienne, notamment en évoquant une "tolérance zéro" en matière de délinquance, et "l'accès au logement, devenu un problème endémique". "La mise en œuvre d'un statut de résident n'est pas la bonne solution, elle serait contraire à notre Constitution et au droit européen", a-t-il répondu à ce qui constitue l'une des revendications des élus nationalistes dans ce domaine.

Très attendu sur ces sujets à connotation politique, le président de la République a ensuite évoqué le thème de l'autonomie et la refonte globale du système fiscal sur l'île, réclamée par les élus nationalistes. Emmanuel Macron s'est dit ouvert à la possibilité de donner à la Corse "une liberté de prélever de nouvelles taxes locales", tout en rappelant que "plus la fiscalité sera transférée, moins il y aura de dotations". "Je ne connais pas de finances magiques, il n'y a pas de République magique non plus", a-t-il ajouté, appelant à être "collectivement conséquents".

Je n'accepterai jamais de réserver à celui qui parle corse tel ou tel emploi" - Emmanuel Macron

Autre sujet épineux, le statut de la langue corse, que les nationalistes aimeraient voir évoluer. "Il n'y a pas d'autre langue qui ne soit aussi soutenue que le corse par l'État", a répondu le chef de l'État, tout en refusant le principe de la "co-officialité", qui conférerait au corse un statut égal au français dans toutes les administrations de l'île, tous ses organismes publics, mais aussi dans les entreprises ou les médias institutionnels. "Le bilinguisme, ce n'est pas la co-officialité", a rappelé Emmanuel Macron.

Oui à une mention spécifique dans la Constitution

Dernier thème politique, la possibilité de reconnaître la spécificité de la Corse dans la Constitution. "J'entends ce souhait, je le respecte et je le prends comme une marque de confiance", a expliqué Emmanuel Macron, annonçant qu'il était "favorable" à cette revendication, "dans le cadre de la République". Cette évolution sera, après réflexion, incluse dans le projet de loi de révision constitutionnelle en cours d'élaboration par le gouvernement.

Pas un mot sur la question du rapprochement des prisonniers dits "politiques"

Étonnamment, le chef de l'État n'a pas évoqué du tout la question du rapprochement des prisonniers qualifiés de "politiques" par les responsables nationalistes. Il avait notamment été interpellé sur ce thème par la femme d'Yvan Colonna, mardi, qui souhaitait que son mari soit emprisonné sur l'île.

Ce discours intervenait dans un climat tendu. Les principaux élus nationalistes corses, dont Jean-Guy Talamoni et Gilles Simeoni, avaient en effet décidé de boycotter le "déjeuner républicain" auquel les avait conviés Emmanuel Macron plus tôt dans la journée. Mardi soir, ils ont échangé durant plus de deux heures avec le président de la République, sans faire aucune déclaration à la sortie.

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